La gestion du risque d’incendie en milieu naturel : une coordination renforcée

Protection civile

Depuis plus de dix ans, le risque d’incendie en milieu naturel est pris en compte avec toute l’attention nécessaire par les services opérationnels de la sécurité civile. En effet, un tel incident est hautement dynamique : il dépend de nombreux facteurs qui peuvent entraîner une propagation rapide du feu sur une vaste zone. Ces situations exigent la mobilisation de ressources conséquentes, tant humaines que matérielles, issues de diverses entités, ce qui impose une collaboration totale entre les multiples acteurs présents sur le terrain. Cette coordination ne peut cependant être efficace que si elle est anticipée en amont de l’incident, grâce à une concertation préalable permettant d’unir les forces et de garantir une intervention cohérente.

 

 

Une coordination renforcée et structurée

Cette coopération s’est concrétisée à travers plusieurs actions :

  1. L’élaboration d’une procédure opérationnelle standardisée pour garantir une réponse uniforme et efficace.

  2. L’acquisition de camions-citernes spécialisés "feu de forêt" par plusieurs zones de secours, grâce à un accord-cadre.

  3. La formation de dizaines de pompiers en France aux techniques de gestion des feux de forêt, afin d’exporter les meilleures pratiques en Belgique et de renforcer la procédure standardisée.

  4. L’organisation d’exercices à l’échelle locale, interzones et entre différents acteurs, afin d’optimiser la coordination sur le terrain.

 

Moyens terrestres et aériens : une approche complémentaire

Lors d’un incendie en milieu naturel, les moyens terrestres restent prioritaires, avec un fort accent mis sur la prévention. Toutefois, ils peuvent être renforcés par des moyens aériens, utilisés pour la reconnaissance, la lutte contre les flammes ou encore le transport de personnel et de matériel. Cet aspect a été intégré à la procédure standardisée.

En Belgique, bien que le risque d’incendie soit réel, il demeure plus limité que dans les pays du sud de l’Europe. C’est pourquoi les moyens aériens sont fournis par le DAFA (composante aérienne de la Police Fédérale), qui joue un rôle essentiel dans la lutte contre ces sinistres.

 

 

En mode "bombardier d’eau", les hélicoptères du DAFA sont équipés de bambi buckets fournis par la Direction Générale de la Sécurité Civile. Si aucun point d’eau naturel n’est disponible à proximité, la Protection Civile dispose de quatre bassins de grande capacité (de 23 000 à 50 000 litres). Ces bassins répondent aux exigences des moyens aériens du mécanisme européen de protection civile (UCPM), ce qui permet, en cas de besoin, de mobiliser des hélicoptères d’une capacité supérieure à ceux du DAFA.

 

Déploiement opérationnel en cas d’incendie

Lorsqu’un feu en milieu naturel survient, les premières minutes sont cruciales, et l’attaque au sol reste prioritaire en toutes circonstances. Selon les conditions météorologiques et la situation sur le terrain, l’officier pompier en charge peut demander directement le soutien aérien du DAFA.

Si aucun point d’eau facilement accessible n’est disponible, la Protection Civile est immédiatement sollicitée afin d’acheminer un bassin et d’assurer son approvisionnement en eau.

Un exercice multidisciplinaire en conditions réelles, organisé à la demande de la Protection Civile il y a deux ans, a révélé la nécessité d’acquérir de nouveaux bassins. L’objectif est de les positionner stratégiquement sur le territoire pour améliorer la rapidité d’intervention des hélicoptères bombardiers d’eau.

L’acquisition de ces bassins supplémentaires est en cours, tandis qu’un groupe de travail mixte (pompiers - Protection Civile) a été mis en place pour identifier les zones les plus vulnérables, où l’accès à une source d’eau est limité. Les premiers résultats de cette étude sont attendus d’ici la fin de l’année, avec un pré-positionnement des bassins dans la foulée.

 

Vers un renforcement des capacités aériennes

L’augmentation du nombre d’hélicoptères disponibles est également à l’étude. Le Gouvernement s’est engagé à renforcer la capacité du DAFA dans son programme d’action. En attendant, la Direction Générale de la Sécurité Civile s’assure de pouvoir mobiliser les ressources du mécanisme européen de protection civile, ainsi que des accords bilatéraux avec les Pays-Bas, la France et l’Allemagne, afin de garantir une couverture aérienne optimale.

 

Un processus d’amélioration continue

La procédure standardisée "Feu en milieu naturel" constitue un exemple concret de coopération entre les zones de secours et les autres acteurs de la sécurité civile. Elle est régulièrement améliorée grâce aux enseignements tirés des expériences sur le terrain et des exercices multidisciplinaires.

Toutefois, la prévention reste un enjeu majeur : il est impératif de déployer davantage de stratégies préventives pour limiter les dégâts, qu’ils soient humains, économiques ou environnementaux. Ce travail, piloté par les régions compétentes avec l’appui des services de la sécurité civile, est en cours de développement.