L’arrêté ministériel concernant l’autopompe à 4 est publié
Le Centre fédéral de Connaissances de la Sécurité civile réunit depuis plusieurs années des membres des services d'incendie au sein de groupes de travail, en vue d'établir des procédures opérationnelles standardisées.
Au cours des multiples discussions et projets de textes, il s'est avéré indispensable lors de l'accomplissement de nombreuses missions de disposer d'un départ-type composé au minimum d'une autopompe multifonctionnelle équipée de six pompiers (chef, chauffeur et 4 sapeurs-pompiers), afin de pouvoir garantir un maximum de sécurité et d'efficacité. En effet, les 4 sapeurs-pompiers de l'autopompe constituent la plupart du temps deux binômes.
C'est pourquoi, cet effectif minimal de six pompiers sur l'autopompe multifonctionnelle se retrouve dans de nombreuses missions répertoriées à l'annexe 1 de l'arrêté royal du 10 novembre 2012 déterminant les conditions minimales de l'aide adéquate la plus rapide et les moyens adéquats.
Le Roi y a toutefois mentionné, en son article 6, la possibilité de déroger à cette règle lorsqu'il n'est pas possible de rassembler dans le délai déterminé par la zone de secours l'effectif minimal de 6 personnes.
Dans certains cas, il peut s’avérer en effet préférable de partir plus tôt avec moins d’intervenants, tout en prenant les mesures nécessaires pour assurer leur sécurité.
La dérogation permet de remplacer l'autopompe multifonctionnelle de 6 pompiers par deux autopompes multifonctionnelles composées de minimum 4 pompiers (chef, chauffeur et 2 sapeurs-pompiers) et envoyées simultanément de deux postes différents. Dans ce cas, la première autopompe, arrivée sur place avec 4 pompiers, doit évidemment être limitée dans ses actions, en attendant l'arrivée de la deuxième autopompe multifonctionnelle.
C'est donc l’objet de l’arrêté ministériel du 08 septembre 2014 ! Il précise les actions que les 4 pompiers présents en premier sur les lieux d'intervention peuvent réaliser en attendant l'arrivée de la deuxième autopompe.
La règle retenue est simple, hormis des situations définies dans l’AM et strictement encadrées : autoriser les actions uniquement en dehors de la zone à risque, laquelle est déterminée par le chef des opérations sur place (en principe, le chef de l’autopompe). Il n’est donc pas autorisé de pénétrer dans une zone à risque tant qu’un deuxième binôme, fourni par la deuxième autopompe, n’est pas sur place.
La procédure retenue a été rédigée afin de garantir la sécurité des intervenants en assurant des actions nécessaires pour la sécurité des citoyens et la préservation mesurée de ses biens.
Notamment, l’obligation d’identifier au préalable un chemin d’évacuation sécurisé a été imposée dans le texte.
On notera la responsabilité prépondérante du chef des opérations sur place qui doit en permanence évaluer les risques, maintenir son personnel dans des espaces sécurisés, identifier un chemin de fuite sécurisé et engager son personnel dans la zone à risque avec grande précaution. Ceci se reflète également dans le cadre de la réforme de la formation qui met en avant les exercices pratiques, l’analyse des risques et la notion de sécurité du personnel durant les opérations de secours.
Tout ceci traduit la volonté, aussi bien des membres des services d'incendie que de l’autorité fédérale, de garantir un maximum de sécurité pour les sapeurs-pompiers en intervention.
Pour terminer, insistons sur l'évaluation du risque qui prend une place prépondérante. Elle doit donc devenir une spécialité de « techniciens du risque » que sont les sapeurs-pompiers.